Il était ébloui, assourdi, essouflé. Ses genoux le faisaient souffrir mais il continuait à lutter.
Chacun de ses gestes était millimétré. Il ne se laissait pas abattre. La sueur perlait sur son front puis coulait sur ses joues. Il bascula en arrière mais se redressa rapidement. C'était à la
fois beau et terrible.
L'autre en face de lui était à peine moins concentré. Il avait des bras musclés et des mains agiles. Il savait être brusque et sensible. Il était incroyablement doué pourtant il était capable en quelques secondes d'accélérer le rythme et d'échouer subitement.
Mais les deux se regardaient comme s'ils savaient l'un l'autre où cela les ménerait. ils étaient dans le même état de conscience. Divisés entre la volonté et l'effort, la fatigue et la peur de l'échec. Quand le premier se retrouva au sol, le second souriait. Il y était arrivé.
Quand il se releva, c'était fini. L'autre descendit de la scène et quitta ses platines. Le premier fit un dernier salto et salua toute la salle.